1 octobre 2023


Adèle Exarchopoulos dans un triangle amoureux puissant : Passages est à voir au cinéma ce mercredi. AlloCiné a rencontré son réalisateur, le cinéaste américain Ira Sachs.

De quoi ça parle ?

L’histoire de deux hommes qui sont ensemble depuis quinze ans et ce qui se passe quand l’un d’eux a une liaison avec une femme.

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Comme un jules et jim 2023 

Complex love story

A lot of sex scenes 

Repose sur Force du casting  

Film qui s’intéresse aux moments de transition

D’où le titre passages 

Film sur des moments, sur des moments de transition 

Filmer le sexe, on regarde mais on est extérieur

Point de vue similaire à Je tu il elle, convoque chantal akerman 

Truffaut, l’maour en douce 

Ouverture : Doc sur pialat, tournage de police

film sur le plaisir

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SBS / Paname
Adèle Exarchopoulos et Franz Rogowski

Ira Sachs a également convoqué d’autres souvenirs de cinéphiles pour son nouveau film, même s’il reconnait que toutes ces références ne sont pas forcément conscientes. « Quand un film vous entre en tête, c’est presque comme s’ils faisaient partie de la famille au bout d’un moment ; ils font partie de votre imagination. Ils appartiennent alors à votre histoire, et ce avec quoi vous êtes en conflit. » « Le fait de tourner ici à Paris, et d’avoir Adèle, je n’ai pas pu résister à l’Histoire du cinéma français. J’en ai profité, sans y faire référence directement. Pour moi, ce n’est pas important que les spectateurs puissent déceler des références, mais cela a fait partie de mon langage et de mon plaisir. » 

Il poursuit : « Avec ma chef opératrice, nous avons beaucoup parlé de Pialat. Il y a aussi Cassavetes qui avait une place similaire. » La scène d’ouverrture de Passages est d’ailleurs une référence directe à Maurice Pialat. « Il y a un documentaire sur Pialat qui s’appelle L’amour existe. C’est une scène dans laquelle on voit la fabrication du film Police. On le voit dans l’action. Pialat s’oppose à un figurant, et on voit Depardieu qui rigole en arrière-plan. »


Bestimage
Ira Sachs, invité d’honneur du Champs Elysées Film Festival 2023

L’autre référence importante du film nous mène au cinéma de Chantal Akerman. Ira Sachs a pensé au film Je, tu, il, elle ans sa façon de filmer les scènes de sexe, assez nombreuses, dans le film. « Pour moi, les scènes de sexe ont à voir avec le rythme. Il y a des scènes qui peuvent ponctuer le rythme du film. Les spectateurs s’y retrouvent confrontés, dans un sens assez mémorable. Et cela appartient ensuite au souvenir du film. Il y a des scènes où la durée est porteuse de sens, et en particulier dans les scènes de sexe, pendant lesquelles le spectateur est à la fois dans la scène, et tenu à l’extérieur. Son point d’accès est limité. Vous êtes dans la pièce, mais pas dans le rapport ! Mais vous êtes dans la pièce. Quelque chose se passe entre deux personnes que vous êtes en train d’observer. Comme dans Je, tu, il, elle. Chantal Akerman se révèle elle-même dans ce film, d’une façon très libre. C’est très inspirant. » 

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A la question se révèle-t-il lui-même lui aussi à travers ce film, Ira Sachs nous répond : « Oui, je dirais ça. J’ai fait ce film avec une certaine forme de liberté, car je ressentais que, peut-être, ce genre de film pourrait ne plus être possible à faire à l’avenir. Donc une fois que j’ai eu l’opportunité de le faire, j’ai voulu me fier à mon propre instinct. »

Pourquoi a-t-il le sentiment que ce genre de film ne pourrait plus se faire ? « La pandémie a eu un effet. Ça a été un challenge pour l’industrie du cinéma. Il y a aussi la place qu’occupe la mondialisation dans le cinéma. Ce besoin de viser large, d’être général, et pour moi, ce film est à l’opposé de ce qui est large et général. J’ai plutôt essayé de faire un film qui est spécial et intime. »

Et de conclure : « C’est vraiment un film sur le plaisir. Même la souffrance devient un plaisir. »



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